Faire face à l'échec

Faire face à l'échec

A priori, personne n’aime vivre une situation d’échec, pourtant tout le monde doit y faire face à un moment de sa vie que ce soit personnellement ou professionnellement.

Comment faire pour ne pas le subir? Comment mieux le vivre?

L’échec est difficile à vivre car il renvoie à soi, à l’image que l’on a de soi, que l’on veut avoir ou montrer aux autres, à l’estime de soi et ses capacités à faire, à réussir, et donc à la confiance en soi. Accepter l’échec est un chemin sur lequel il faut parfois être accompagné…

Comment vit-on un échec ? Deux facteurs jouent dans l’appréciation de l’échec : votre implication et les enjeux de la situation. Plus vous vous impliquez dans un projet plus sa réussite ou son échec sera retentissant. Plus il y a d’enjeux, plus l’échec sera impactant.

En effet, rater un plat ou un projet, une présentation au boulot est un échec en soi mais peut être diversement vécu. Si une personne fait une recette pour la première fois seule pour la tester et que c’est immangeable, c’est un échec mais sans beaucoup d’enjeu, cet échec sera sans doute plus facile à surmonter que si le plat est raté lors de la réception de toute la famille pour un anniversaire. De la même façon, louper un examen blanc ou un projet mineur aura moins d’impact que louper le vrai examen ou un projet structurant pour votre entreprise. Parfois, choisir ses échecs permet de les « apprivoiser », de s’y préparer, mais aussi d’en tirer les leçons pour éviter de les renouveler. Mais cela reste néanmoins des échecs et votre implication sur ces projets peut également être déterminante sur le ressenti de l’échec. Si cela fait la 15eme fois que vous tentez ce plat et que c’est toujours immangeable ou que malgré tout le travail de révision, tous vos efforts et les heures passées à préparer cet examen blanc ou votre projet, il ne se concrétise pas par un succès, même si l’enjeu est mineur, votre ressenti sera en rapport avec l’implication que vous avez mis sur ce sujet. C’est pour cette raison que la peur de l’échec peut amener certains à l’immobilisme. Ne rien faire et ne pas avancer par peur de devoir faire face à un échec. Le « qui ne tente rien, n’a rien » peut paradoxalement avoir un côté rassurant…Dans certains cas, ce comportement induit un sentiment d’échec face à une situation qui n’évolue pas…. Ne pas s’impliquer peut aussi être un mécanisme de protection; cela peut se manifester par « J’ai échoué mais je n’ai rien fait pour donc je n’en suis pas responsable », « je n’ai pas travaillé pour mon examen, j’ai échoué mais si j’avais travaillé je l’aurais eu… » C’est une manière de se déresponsabiliser du résultat.

L’échec peut être vécu comme l’unique option chez les personnes qui ont une faible confiance en eux. Avec des pensées limitantes comme : « je n’y arriverais jamais », « je suis trop nul pour y arriver » qui peuvent paralyser toute action ou considérablement limiter les chances de succès.

Si enjeux et implication sont au rdv, et que vous échouez, la situation sera difficile. Les réactions face à l’échec sont de la colère, de la tristesse, de l’angoisse, ou un sentiment d’injustice, proportionnellement à l’enjeu et l’implication que l’on a mis. On retrouve souvent la courbe du deuil dans ces situations :

Comment faire face à l'echec

L’annonce, le choc provoque un sentiment de déni, « c’est pas possible » , puis de colère « c’est injuste ! », de tristesse: « je n’y arriverais jamais, je suis nul ». On est au 36eme dessous… Il faut souvent du temps et parfois un accompagnement pour passer aux phases suivantes : trouver du sens dans ce qui est arrivé et rebondir.

Alors comment ne pas subir et mieux vivre un échec ?

Tout d’abord en acceptant cette éventualité comme une option, comme une partie intégrante du projet. Certes, ce n’est pas ce que l’on veut et il ne s’agit pas de planifier l’échec, mais de se dire que cela peut arriver. En effet, tout échec a des causes endogènes et exogènes. Des causes sur lesquelles on peut avoir une action et d’autres pas… Prenons l’exemple d’un entretien d’embauche bien préparé, un profil qui correspond mais le recruteur reçoit la personne « pour la forme » car il a déjà fait son choix. Même si vous êtes excellent, il y a peu de chance que vous soyez recruté… ou le fameux facteur « chance » à l’examen quand vous tombez sur le sujet qui vous plait le moins …. Ces causes exogènes peuvent être la cause d’un échec. Une autre « révélation » : personne n’étant parfait, se tromper peut mener à l’échec. Parfois, il est nécessaire de travailler pour accepter d’être faillible, se donner un droit à l’erreur pour mieux vivre son échec.

Travailler sur cette acceptation de l’échec, sur la possibilité de sa survenance permet de se projeter sur un plan B. Qu’est-ce que je fais si ça ne marche pas ? Prévoir la suite est une manière de dédramatiser l’échec et de se projeter plus vite vers l’étape du rebondissement. Ainsi même si l’échec n’est pas le premier choix, laisser sa place à l’échec permet de mieux le vivre et d’en tirer les enseignements. Positiver l’échec suppose de le prévoir, de l’anticiper et ainsi l’intégrer à votre plan d’actions!

Coach professionnelle et formatrice

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